À props de l'auteur
Romain Perrier a toujours été attiré par les grands espaces. Officier pompier, il a exercé en Corse, à la Réunion et consacre tout son temps libre aux voyages, au plus près des habitants. De tous les pays visités, il est revenu avec des reportages sur les pompiers locaux dont il a fait ses amis, publiés dans La Montagne, le quotidien de sa Creuse natale. C’est sur l’Amérique latine qu’il a jeté son dévolu depuis plusieurs années avec de multiples voyages, notamment au Guatemala pour lequel il s’est pris de passion au point d’y avoir effectué une quinzaine de séjours.
Antoine Baronnet – Les Clionautes
« L’un des principaux atouts de ce dictionnaire tient dans la richesse des anecdotes et des situations décrites. »
Entretien, juin 2020
À travers ce dictionnaire, quelle impression du Guatemala avez-vous voulu partager avec le lecteur ?
Avec ce livre, j’ai voulu être le plus transparent possible sur le Guatemala, informant le lecteur des bonnes choses comme des éléments les plus négatifs du pays (corruption, maras, pauvreté…). Ce que j’aime c’est l’explosion de couleurs qui s’observe sur les bus, sur les habits traditionnels et même lors des éruptions quasi quotidiennes des trois volcans encore actifs (le Pacaya offre régulièrement un spectacle son et lumière).
Qu’est-ce qui vous a fait aimer le Guatemala ?
Je connais beaucoup de pays d’Amérique centrale et du Sud, et la grande différence reste la sincérité, le respect des coutumes. Un exemple suffit : les tenues qui diffèrent d’un village à l’autre à quelques kilomètres de distance. Comme si en France on pouvait dire « tiens cette femme est de Bayonne, celle-ci de Biarritz et celle-là de Saint jean de Luz ». La culture et les rites mayas sont toujours présents. Le pays n’étant pas très étendu, on peut rapidement connaître les endroits les plus exceptionnels.
C’est une destination un peu méconnue des voyageurs français. Comment donner envie aux lecteurs de la découvrir ?
En raison de la forte présence d’une population indigène (autochtone), on retrouve une rare authenticité des traditions. Ce pays présente l’avantage de satisfaire les amoureux d’histoire et de sites archéologiques (Tikal, Quiriga, temples mayas…), des grands espaces (forêt du Peten), des randonnées (le pays compte trente-trois volcans avec des sommets à plus de 4 000 m) ou encore de photos.
Ajoutez à cela la facilité des déplacements avec un réseau de bus qui couvre tout le pays.
Que diriez-vous à quelqu’un d’hésitant, inquiet de l’insécurité ?
Il ne faut pas le nier, elle est bien présente dans la capitale. Mais je ne connais aucun voyageur s’étant fait agresser. Il n’est pas nécessaire de rester à Guatemala City, qui ne présente pas de grands intérêts (hormis un ou deux musées). Il ne s’agit souvent que d’un lieu d’arrivée et de départ. Quelques règles de bon sens doivent être respectées : ne pas porter de bijoux voyants, ne pas se balader en pleine nuit… Personnellement je ne me suis jamais senti en insécurité et j’ai pourtant arpenté seul beaucoup d’endroits.
Le Guatemala semble être un pays plein de contrastes, voir de paradoxes… Comment s’articule la vie quotidienne autour de cela ?
Dix à vingt familles dirigent l’économie du pays (l’immobilier, le rhum, la banane, le café, les télécommunications…), elles sont très éloignées du quotidien des habitants des hauts plateaux qui survivent en vendant leurs légumes. Les plaisirs sont simples pour ces personnes : rassemblements de famille, fêtes religieuses et traditionnelles. Il ne faut pas oublier qu’au Guatemala la religion est très importante et permet de supporter le quotidien. Les inégalités sont importantes mais ne sont visibles qu’à la vue d’un gros 4×4 aux vitres teintées et l’accueil des Guatémaltèques reste toujours très chaleureux.