À propos de l'auteur
Jordane Bertrand est journaliste, spécialiste de l’Afrique. Ancienne correspondante de Radio France international (RFI) au Mozambique, elle travaille depuis 2007 à l’Agence France-Presse (AFP). Elle a également travaillé pour les Nations unies en République Démocratique du Congo et a voyagé dans une trentaine de pays du continent. Lusophone, elle s’intéresse particulièrement aux anciennes colonies portugaises d’Afrique. Elle a effectué de très nombreux séjours au Cap-Vert pendant quatre ans.
Elle a publié en 2000 Rwanda, le piège de l’histoire (Karthala). En 2005, elle participe à l’ouvrage collectif Maputo, Voyage au Mozambique (Le Garde-Temps). En 2010, elle écrit Histoire des indépendances africaines et de ceux qui les ont faites (Afromundi). Son dernier ouvrage s’intitule Cette petite île s’appelle Mozambique, édité en 2016 aux éditions Transboréal.
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LA CROIX, 6 décembre 2016, Pierre Cochez
« Dictionnaire insolite du Cap-Vert » : un archipel à l’avant-garde du monde
« Cet ouvrage rempli d’histoires étonnantes est une ode à ce petit pays africain.
Le dictionnaire sur le Cap-Vert commence par l’« Albatros » de Charles Baudelaire qu’inspira au poète l’observation de cet oiseau lors d’une escale sur l’île de Santiago. Il se termine en musique avec le « Zouk », importé dans l’archipel depuis les Antilles. Il enflamme les boîtes de nuit cap-verdiennes. C’est plus d’une centaine d’histoires que nous conte Jordane Bertrand, une journaliste de l’Agence France-Presse. Elle a pris le temps de découvrir le Cap-Vert, de l’observer et de s’y attacher. Les Cap-Verdiens ont appris très tôt la mondialisation.
Il s’y trouve des histoires du passé, celui de la colonie portugaise ou de l’esclavage. Très tôt, le Cap-Vert s’ouvre au monde, devient un lieu de tous les passages et de tous les trafics. Il faut lire l’épopée d’Armand de « Montrond » qui explique la blondeur actuelle de certains Cap-Verdiens, celle d’Alain « Gerbault », acclamé à son retour au stade de Roland-Garros, celle plus énigmatique de l’émissaire de « Louis XI », enquêtant sur le sang des tortues.
Les Cap-Verdiens ont appris la mondialisation très tôt. Ils ont dû quitter leurs îles, poussés par les famines régulières, le manque d’eau ou le goût de l’aventure. Ils constituent une diaspora impressionnante que l’on trouve décrite aux rubriques « Luxembourg », « Pays Bas », « France » ou « États-Unis ». Dans l’autre sens, le Cap-Vert a aussi attiré des « Juifs », des « Chinois », des membres de l’Église du « Nazaréen », par exemple. Le pays a également servi d’« hydrobase » avant que les avions ne puissent franchir l’Atlantique. Il en reste une base.
C’est une Afrique qui marche que décrit cette grande connaisseuse du Continent. Son regard est tendre sur ce pays industrieux qui est entré en 2008 dans la catégorie des « Pays à Revenu Intermédiaire ». La musique tient sa part dans ce dictionnaire, avec à la rubrique « Passeport diplomatique » l’immense chanteuse Cesaria Evora qui a fait connaître l’archipel volcanique dans le monde entier.»